Le sommeil de sujets dépressifs endogenes avant, pendant et apres un décalage des horaires de sommeil

Les rythmes circadiens dans la dépression

Les auteurs font une présentation générale des connaissances sur les troubles des rythmes circadiens dans la dépression et en proposent une synthèse. Ils soulignent d’abord les difficultés méthodologiques de ces éludes: difficultés liées à la nécessité du recueil d’un nombre considérable de données et difficultés pour analyser ces données et vérifier que les différences observées correspondent bien é des cycles circadiens.

Ils envisagent ensuite les troubles des phases, des taux moyens et des amplitudes. Les phases des cycles circadiens ont été beaucoup étudiées surtout après la proposition du concept d’avance de phase comme caractéristique propre de la dépression, qui avait été faite par Wehr en 1980. II semble actuellement que, plus qu’une avance de phase, ce qui caractérise la dépression c’est une désorganisation des phases. Les taux moyens sont souvent modifiés. Parlois diminués (mélatonine), parfois augmentés (cortisol). Les amplitudes des oscillations sont le plus souvent diminuées. Cette constatation, plus récente que les précédentes, semble être de première importance. Moins un rythme est ample, moins il est stable. Il est possible que désynchronisation et diminution d’amplitude soient deux manifestations d’une «faiblesse» des rythmes circadiens qui serait leur caractère principal dans la dépression.

Ces anomalies n’existent pas que dans la dépression, mais c’est dans son cas qu’elles sont le plus manifestes. En général, elles disparaissent en période de rémission clinique. Pour expliquer ces perturbations, il semble qu’il faille envisager à la fois un trouble de la sensibilité aux synchroniseurs externes et un trouble des systèmes de contrôle interne des rythmes.

Biological clocks in depression: phase-shift experiments revisited

Five endogenous depressed patients were asked to participate in a phase-shift experiment consisting of advancing, by 5 hours, the time-schedule of the major external synchronizers such as light/dark cycle, sleep/wake, meal-time and social activity cycles. Clinical and biological parameters (body temperature, plasma cortisol, TSH and norepinephrine (NE) circadian rhythms) were observed throughout this two week period. The circadian rhythms were severely altered in the pre-treatment period, with a significant reduction of amplitude. During the phase shift experiment, the clinical state of the patients improved significantly. Their circadian rhythms were dramatically impaired in the first days of the procedure and were then restored after the first week, with higher amplitude. However, the TSH circadian rhythm remained unentrained by the phase shift leading to an internal desynchronization. Our findings suggest that entrainment of internal clocks by environmental information may be impaired in depression.

Antidepressant effects of the sleep/wake cycle phase advance. Preliminary report

Five patients with endogenous depression were asked to participate in a phase-advance procedure consisting in advancing by 5 h the time schedule of the major external synchronizers such as light/dark, sleep/wake, meal time and social activity cycles. Clinical and biological parameters were observed throughout this 2-week process which followed one night of partial sleep deprivation. All patients improved with partial sleep deprivation and four of the five showed continuing remission during the phase-advance process. The antidepressant effects of the phase-advance process are discussed in light of different chronobiological models for depression.