Un changement de paradigme au sein du DSM ? Le cas de la personnalité borderline à l’adolescence

How Do Stress Exposure and Stress Regulation Relate to Borderline Personality Disorder?

Borderline personality disorder (BPD) is a severe and frequent disorder characterized by a pervasive pattern of instability affecting impulse control, emotional regulation, cognitive processing, self-image and interpersonal relationships. Patients’ personal histories are often marked by stressful or traumatic experiences, either unique or repeated. Moreover, while clinical signs of the disorder include both chronic and acute features, acute features are mostly triggered by acute stressful situations. Such features include transient cognitive distortion, intense anger, uncontrollable impulsivity, and self-harm behavior – including suicide – and contribute to the burden of the disease. In this paper, we review the various aspects (epidemiological, clinical, and physiological) contributing to the relationship between BDP and stress. In particular, we explore the statistical association between stress exposure and the emergence of BPD while taking into account other psychopathologies, such as post-traumatic stress disorder. Then, the different aspects of stress responses (namely, the phenomenological, behavioral, hormonal, neuro-vegetative and neural responses) are reviewed in BPD patients. Pathophysiological hypotheses are formulated to explain the differences in responses between BPD patients and healthy subjects and their relation to BPD symptoms. Although the pathogenesis remains uncertain, our conclusions seem to reflect a specific biological and neural pattern of altered stress perception and regulation in BPD.

Les soins pédopsychiatriques ont-ils modifié la clinique des états limites ?

Roger Mises, sous le terme de pathologies limites de l’enfant, décrit des organisations spécifiques se situant hors ou entre les champs de la psychose et de la névrose. Il en fait une organisation psychique à part entière, caractérisée par une relation d’objet anaclitique. Ces organisations se caractérisent essentiellement par la difficulté à mettre en place des possibilités de déplacement psychique, l’absence de défenses souples et élaborées sur un mode névrotique, sans que pour autant les mécanismes mis en œuvre, si défensifs, si rigides, si appauvrissant soient-ils, puissent être assimilés au processus anti-objectal de la psychose. Il décrit des organisations se différenciant fortement de ce que l’on nommait à l’époque les états limites de l’adulte, mais aussi des pré- ou para-psychoses chez l’enfant (R. Diatkine, Jean Louis Lang). En particulier il insiste sur la possibilité d’évolution développementale alors que les termes de pré ou para psychose désignaient un risque évolutif à l’âge adulte et les états limites chez l’adulte un fort risque de chronicité. S’il fait une description symptomatique très précise qui rejoint assez bien les cliniques actuelles de l’enfant, c’est la dimension organisationnelle et psychopathologique de la personnalité qui donne le diagnostic et les adaptations thérapeutiques. Aujourd’hui les soins pédopsychiatriques sont de plus en plus précoces et de nombreux enfants présentant des troubles importants sont soignés en ambulatoire. Les auteurs s’interrogent sur les évolutions introduites par ces soins et sur l’intérêt de maintenir ce diagnostic comme une analyse structurale en contre point des analyses diagnostiques catégorielles avec les classifications utilisées majoritairement aujourd’hui. Les discussions et controverses actuelles sur le trouble de la personnalité limite à l’adolescence et son absence de stabilité entre l’adolescence et l’âge adulte illustrent l’importance de prendre à la fois en compte les soins précoces et l’approche dimensionnelle qui permettrait des sous-types de personnalité limite assurant une meilleure compréhension psychopathologique et prise en compte des apports de la clinique individualisée.