Abstract
Introduction
Dans le contexte d’une des pandémies les plus meurtrières du 21e siècle, la France, au 15 juin 2020, comptait plus de 73 000 personnes sorties d’hospitalisation après infection par le nouveau Coronavirus (SARS-CoV-2).
Les symptômes et signes cliniques de la COVID-19 sont variés, comme la fièvre, les troubles respiratoires, signes ORL ou encore digestifs. Il semblerait que certains patients se plaignent de la persistance de ces symptômes longtemps après l’infection.
Nous avons souhaité évaluer, à distance d’une hospitalisation, la prévalence des signes fonctionnels, des plaintes psychologiques et sociales justifiant d’une prise en charge spécifique chez les patients hospitalisés pour infection sévère à SARS-CoV-2. L’objectif final était de recenser les besoins pour offrir un suivi adapté à cette pathologie émergente.
Matériels et méthodes
Nous avons réalisé une enquête auprès des 200 à 300 patients survivants hospitalisés entre le 1er mars et le 30 juin 2020 pour infection sévère à SARS-COV-2, au sein de notre établissement.
Un questionnaire papier ou une enquête téléphonique étaient proposés deux à trois mois après la sortie d’hospitalisation afin de recueillir les plaintes existant avant et après l’infection.
Il s’agissait d’une étude purement descriptive, portant sur un ensemble de signes fonctionnels présents avant ou après l’infection, qu’ils soient cardiorespiratoires, digestifs, ORL, locomoteurs, neurologiques, mais aussi sur les traitements concomitants. Des questionnaires validés abordaient les dimensions de la qualité de vie, de la fragilité, notamment en population gériatrique.
Résultats
Outre la prévalence des plaintes présentes 2–3 mois après la sortie d’hospitalisation, nous nous sommes intéressés à :
– décrire les plaintes fonctionnelles, neuropsychologiques et sociales à distance d’une infection sévère à SARS-CoV-2, et l’évolution de celles-ci avant, pendant et après l’hospitalisation ;
– repérer les facteurs favorisants de ces plaintes, en particulier les facteurs de risques usuels (mode de vie, habitus, comorbidités, traitements, modalités de prise en charge, etc.) ;
– décrire les besoins en consultations spécialisées et en accompagnement neuropsychologique, en suivi diététique ou suivi social ;
– décrire l’impact de la COVID-19 sur la prise en charge de la maladie chronique de certains patients, notamment la prise en charge thérapeutique ;
– décrire les facteurs d’inégalités d’accès au soin et étudier leur impact sur la gravité de l’infection et la présence d’une plainte fonctionnelle ou psychosociale.
Conclusion
Cette nouvelle maladie soulève de nombreuses questions, notamment sur les éventuelles séquelles sanitaires qu’elle engendre. La parole des survivants est donc capitale pour décrire les signes fonctionnels et les plaintes psychosociales, nécessitant une prise en charge spécifique, coordonnée, afin de pouvoir améliorer le pronostic à long terme des patients infectés par le SARS-CoV-2 et créer un parcours de soins optimal.
Collapse