Impact de la crise sanitaire « COVID-19 » sur l’activité d’un service de médecine nucléaire

Les médicaments radiopharmaceutiques « chauds » sont importés en Tunisie, par le biais de la pharmacie centrale. Durant la pandémie, le trafic aérien a été réduit à minima et par moment complètement arrêté, affectant directement l’importation du générateur 99Mo/99mTc. Nous avons évalué les conséquences de la crise sanitaire « COVID-19 » sur l’activité d’un service de médecine nucléaire muni de gamma-caméra.

Matériels et méthode

C’est une étude rétrospective descriptive sur une période de trois années et 10 mois (2019, 2020, 2021 et de janvier à octobre 2022). L’étude a été réalisée dans un service de médecine nucléaire ayant une seule gamma-caméra. Nous avons comparé le nombre d’actes réalisés en prenant comme référence l’activité de l’année 2019. Concernant l’année 2022, qui n’a couvert que dix mois, nous avons normalisé l’activité sur 12 mois.

Résultats

En Tunisie, la fermeture des frontières a commencé en mars 2020, causant des troubles de l’importation des médicaments radiopharmaceutiques « chauds » pendant environ 3 mois. Pour l’année 2020, nous avons trouvé une baisse de l’activité globale de 26,66 %. Cette baisse était plus marquée en nombre pour la scintigraphie osseuse (nombre de patients 614 vs 820) et la scintigraphie myocardique (nombre de patients 381 vs 521). Cependant, l’exploration de l’arbre urinaire était quasiment stable. En 2021, l’activité globale s’est améliorée de 17,89 %, mais reste inférieure à l’année référence 2019 (baisse de 13,55 %). En revanche, on n’a noté une augmentation de 9,58 % pour l’exploration isotopique des reins et une augmentation de 48,8 % pour le traitement à l’iode 131 des cancers de la thyroïde. Concernant l’année 2022, sur les 10 mois passés, nous avons déjà quasiment atteint les chiffres de 2019 (2125 vs 2163). Nos prévisions sont une augmentation de l’activité d’un tiers environ par rapport à l’année de référence et ceci est dû à l’augmentation du nombre de scintigraphie myocardique (en 2019 un jour par semaine, en 2022 deux jours par semaine).

Conclusion

La pandémie a réduit l’activité en médecine nucléaire d’un quart environ en 2020. Ceci est essentiellement dû à l’arrêt quasi-total du trafic aérien. Le retour à la normale a mis environ deux ans en Tunisie.