Diakiese BM, Féron V. [Induced abortion and COVID-19 : What changed with the pandemic in 2020].
Rev Epidemiol Sante Publique 2022;
70:277-285. [PMID:
36123204 PMCID:
PMC9452417 DOI:
10.1016/j.respe.2022.06.310]
[Citation(s) in RCA: 0] [Impact Index Per Article: 0] [Reference Citation Analysis] [Abstract] [Key Words] [MESH Headings] [Track Full Text] [Download PDF] [Figures] [Journal Information] [Subscribe] [Scholar Register] [Received: 03/21/2022] [Revised: 05/24/2022] [Accepted: 06/01/2022] [Indexed: 12/02/2022] Open
Abstract
Contexte
L'année 2020 a été marquée par la pandémie du SARS-CoV2 dont les mesures de gestion ont fortement perturbé l'organisation de la société en général et particulièrement l'organisation du système de soins. Cette étude avait pour objectif d'analyser l’évolution des indicateurs des interruptions volontaires de grossesse (IVG) dans la région parisienne au cours de l'année 2020 et d'analyser particulièrement ce qui a changé au cours du premier confinement.
Méthode
Les données issues du Système national des données de santé (SNDS) ont été analysées pour comparer les indicateurs de 2020 à ceux de 2016–2019. En 2020, les indicateurs ont été étudiés mensuellement. L’âge des femmes, la méthode utilisée pour interrompre la grossesse, le terme de la grossesse au moment de l'IVG et le département de résidence de la femme ont été analysés.
Résultats
Après cinq années consécutives d'augmentation du taux de recours à l'IVG, l'année 2020 a été marquée par un recul du nombre d'IVG (50 615), soit une baisse de 5,6 % par rapport à 2019 (53 601). Le taux de recours est passé de 17,3 IVG/1000 femmes de 15–49 ans en 2019 à 16,3 ‰ en 2020. Ce recul a été observé dans les quatre semaines ayant suivi le premier confinement. Il concernait plus particulièrement les IVG réalisées à l'hôpital et les IVG des femmes jeunes (< 25 ans). En 2020, les proportions des IVG médicamenteuses et des IVG instrumentales sous anesthésie locale ont augmenté comparativement aux quatre années précédant la crise sanitaire. Par ailleurs, on a dénombré moins d'IVG tardives en 2020 (IVG sur grossesse > 12 semaines d'aménorrhée). Cette analyse met également en évidence une baisse du nombre de naissances dans les huit à neuf mois ayant suivi le premier confinement.
Discussion et conclusion
La crise liée à la COVID-19 a entraîné d'autres conséquences sanitaires non imputables directement au virus. En termes de reproduction, la crise sanitaire, particulièrement le premier confinement, est associée à un recul des conceptions se traduisant par une baisse du nombre de grossesses, qu'elles soient désirées ou non, avec comme conséquence une baisse de recours à l'IVG dans les semaines suivant le premier confinement et un recul de la natalité dans les neuf mois suivants.
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